lundi, mai 16, 2016

Maroc - Acte V



En anticipant le parcours du voyage, quelques semaines avant le départ, je savais déjà que la première partie me plairait plus que la seconde...

Après Tineghir, ses gorges du Todgha et sa douce palmeraie, nous avons filé vers Ouarzazate. Avec, en route, un détour par d'autres gorges, celles du Dadès ; moins fréquentées, mais très jolis paysages.
À part cela, la route pour Ouarzazate est assez monotone. Beaucoup de gros villages, de petites villes apprenant à devenir grandes. De larges urbanisations se créent un peu partout : immenses terrains en cours de viabilisation, avenues et rues neuves, lampadaires, trottoirs... et juste un immeuble ici ou là, au milieu d'emplacements vides !

À l'approche de Ouarzazate, la route regoudronnée récemment s'élargit encore. À gauche, une immense retenue d'eau ; sur quelques collines la surplombant, un "Golf Royal". À droite, une gigantesque station photovoltaïque.
Nous ne visiterons pas son centre historique, mais de ce que nous en avons vu, Ouarzazate semble être une grosse ville de province exemplaire. Plutôt calme, bien ordonnée, rues et bas-côtés impeccables, pelouses arrosées. Et très propre...


Nous logeons à Aït-Benhaddou, site réputé pour son village millénaire, qui aurait servi de décor à de nombreux films, dont un de mes films-culte : Lawrence d'Arabie !
Certes, le site est joli et, de loin, il présente une élégance indiscutable. Hélas, de l'intérieur, je suis largement resté sur ma faim. L'essentiel des maisons utilisables étant occupé par des marchands de "souvenirs et artisanat", le charme des petites rues ancestrales s'est évaporé depuis longtemps...
Après une première visite en fin d'après-midi, je suis retourné le lendemain au lever de soleil sur une colline, espérant avoir une lumière idéale qui redonnerait vie au vieux village, le temps des premiers rayons. Malheureusement, un voile de nuages a gâché la fête et le miracle ne s'est pas produit. Mes photos n'auront rien d'exceptionnel... :-(



*  *  *

La route de Ouarzazate à Marrakech est LA route qui traverse l'Atlas, dans une partie plus haute et impressionnante que ce que nous avions traversé en descendant. Elle est en état très correct, mais entièrement en travaux dans sa partie nord-ouest, pour en faire une trois-voies. Peu de lieux pour poser les motos, pas de photo.


Quant à Marrakech... Comment dire... Cohue, agitation permanente, bordel innommable.
Le Routard aime Marrakech, son ambiance débordante de vie, ses immenses souks. Dois-je aimer pour autant ?
Pour les motards que nous sommes, c'est une circulation dangereuse, une agression permanente. S'orienter est difficile, les parkings sont rares et chers.
Et pour le petit touriste qui veut se promener dans le centre historique, c'est une métamorphose en "porte-feuille sur pattes" ; nous ne sommes réduits qu'à cela...

Certes, j'ai connu cela en d'autres endroits. Certes, c'est compréhensible, nous venons en vacances avec notre niveau de vie européen "narguer" tous ces pauvres autochtones dans le besoin. Ok.
Mais il y a tout de même moyen de commercer *honnêtement* ; il y a une nuance entre commerce et racket. Certains me diront que c'est la culture locale, qu'il faut s'adapter, que le marchandage est un jeu. Bla bla.
Dans mon cas, l'effet principal que cela produit (outre la vexation de s'être fait berner), c'est de me faire dépenser moins que le budget que j'avais prévu de claquer.
Et qu'on ne vienne pas me parler de respect d'autrui, car je me demande si je ne suis pas largement plus respectueux envers les locaux que ce que les "commerçants" de Marrakech le sont de leurs visiteurs...


Évidemment, il y a sans doute plein de richesses à visiter dans cette grande ville chargée d'histoire. Évidemment, en prenant le temps de s'imprégner de son ambiance phénoménale, de se noyer dans la masse, il y a certainement une vie formidable à découvrir.
Mais voilà. Autant j'ai regretté de ne pas rester trois jours à Fès, autant Marrakech m'a très vite fait fuir. Et pourtant, je venais sincèrement l'esprit ouvert et avec la plus grande volonté de découverte. Tant pis !



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